Enseignements

               La couleur est une composante de notre environnement quotidien sujette à la lumière qui lui impose des variations sans cesse changeantes. Ses apparences sont infinies et indomptables. Capter les nuances entre deux teintes, anticiper une couleur dans l’espace, choisir un parti-pris chromatique… sont autant d’actions se révélant complexes sans apprentissage préalable. La couleur est un sujet complexe et pourtant très familier qui impose un exercice du regard en finesse.

L’objectif pédagogique est de développer une acuité visuelle chez les étudiants leur permettant d’évaluer avec subtilité cet aspect de leur perception visuelle. Cela passe dans un premier temps par la considération du rapport triangulaire entre la COULEUR, la MATIERE, et la LUMIERE. Il s’agit de leur faire prendre conscience de l’omniprésence et de la diversité des couleurs qui nous entourent. Tous objets, matières, paysages sont caractérisables par leur couleur. Les matériaux les plus habituels comme le bois, le béton, les métaux, les minéraux offrent un panel de couleurs extrêmement nuancées. Ceux-ci sont soumis à la patine du temps, ils changent de couleur sous la pluie, sous les lichens. Leurs couleurs changent aussi selon leur orientation au soleil, selon la météorologie du jour, selon la lumière des saisons et des heures de la journée, selon la distance à laquelle on les observe, selon les autres couleurs qui les entourent, etc.

L'enseignement de la couleur est nécessaire dans l'apprentissage de l'aménagement de l'espace, de la plus petite à la plus grande échelle. Ainsi, depuis 2011, j'interviens auprès des étudiants d'architecture (ENSA Nantes, ENSA Bretagne), de design ( Ecole de design de Nantes) et d'urbanisme (Institut de Géoarchitecture de Brest) pour les sensibiliser à la couleur, de manière à ce qu'ils en fassent un outil de lecture et d'aménagement de l’espace. 

Du point de vue architectural : Le Corbusier annonçait à propos de la polychromie architecturale : « Quelles forces disponibles ! C’est de la dynamite (…) Si tel mur est bleu, il fuit, s’il est rouge, il tient le plan, ou brun (…) La polychromie, aussi puissant moyen de l’architecture que le plan et la coupe. Mieux que cela : la polychromie élément même du plan et de la coupe. »[1]  Jouer avec la perception de l’espace architectural est un exercice surprenant et ludique chez les étudiants de licence.

A l’échelle urbaine et territoriale, et parfois même dans les Parc Naturels Régionaux, les collectivités demandent de plus en plus à ce qu’une identité colorée singulière se dégage de l’image des villes. En association à l’Architecte des Bâtiments de France, aux paysagistes, aux historiens, les études intègrent une dimension chromatique requérant des méthodes spécifiques et rigoureuses (relevé des ambiances, des échantillons, des techniques de construction) que l’on peut aborder avec les étudiants.

A l’échelle urbaine, la couleur devient un outil de renouvellement urbain, et instaure de nouvelles pratiques « d’urbanisme participatif ». Les collectivités font appel aux experts de la couleur pour mener des projets couleur sur des quartiers tombant en désuétude. La concertation avec les habitants y est requise, la couleur reste un formidable moyen de renouveler l’image d’un quartier (en parallèle des opérations énergétiques), de créer du lien entre les habitants, de les mobiliser autour d’un projet collectif et innovant. Dès lors, les étudiants doivent intégrer le fait que la couleur interagit sur les modes d’habiter, sur la relation des habitants à leur espace quotidien, sur les notions d’identification et d’appropriation, et qu’elle fédère les habitants comme les acteurs de la transformation de leur cadre de vie

A l’échelle paysagère, il s’agit interroger les contextes chromatiques dans lesquels les étudiants  inscrivent leur projet, la portée de leur « geste » sur l’environnement. C’est ici l’occasion d’approfondir le rapport fond/forme et la notion « d’intégration » dans le paysage. La notion de dialectique paysagère sera abordée, autrement dit comment le bâti dialogue avec son environnement à travers sa couleur, son graphisme, son volume, sa peau, sa porosité, etc.

[1] Le Corbusier et la couleur, Rencontre des 11-12 juin 1992, Fondation Le Corbusier, Impression Privavera-Quotidienne, Paris, 1992, p.72.

 

 


Exemple d'enseignement en école de design : "Séminaire Sémiologie et Couleur"

L’objectif d'interroger le signe du repas, ses usages, les ambiances et l'aménagement des lieux qui lui sont dédiés.

Les étudiants devaient pour cela interroger les lieux de restauration d'un campus universitaire en termes d'ambiances  (perception, couleurs, matières, lumières, circulation des corps et des regards), et selon une méthode d'analyse sémiologique présentée par la sémiologue Agnès Alexandrin. Les derniers jours du séminaire ont été l'occasion pour les étudiants de proposer un espace de restauration pour l'école de design.

 

 

    

    

 


 

 Exemple d'enseignement en école d'architecture : Option théorique de master  « perceptions construites : architecture, art et paysage », une amorce au projet.

L’objectif était d’appréhender la relation objet architectural/contexte paysager par un travail sensible et graphique. Cette démarche peut aider par la suite à la conception du projet, et plus particulièrement à la cohérence des parti-pris paysagers, architecturaux, chromatiques, tectoniques, poétiques, paysagers, artistiques, plastiques, d’ambiances, matériels, etc.

 

 

 

 

 

 

  


Ecole de Design Nantes Atlantique 

2016 (13h équivalent TD)

-    TD : Séminaire « Sémiologie et Couleur », Bachelors 2ème année (±50 étudiants).

 

Ecole d'architecture de Rennes

2016-2017 (224h équivalent TD)

-    TD ATR: « Formes modulaires et déclinaisons », Licence 3 (±90 étudiants).

-    TD ATR : « Outils de représentation et de volumes », Licence 1 (±90 étudiants).

 

Institut de Géo-architecture de BREST

2015-2016 (12h équivalent TD)

- Jury de Licence 3 : Exposés sur la place de la couleur dans l’espace urbain et les pratiques urbanistiques.

- Cours magistral : « Exploration sensible des ambiances urbaines au dessin » : L3 (± 30 étudiants)

-  TD In-situ « Exploration sensible des ambiances urbaines au dessin », Quartier Bellevue, Brest : L3 (± 30 étudiants)

- TD Ateliers «  Mise en couleur du quartier Bellevue à Brest » : L3 (± 30 étudiants)

-  Présentation du travail des étudiants aux habitants et aux élus du quartier Bellevue, Brest.

 

Ecole d'architecture de NANTES

2013-2014 (64h équivalent TD)

-    Participation au montage d’une UET « Perceptions construites : architecture, art, paysage » Master 1 et 2 (± 60 étudiants) :

          - Cours magistraux « Approche de la polychromie architecturale »

          - TD d’accompagnement de l’UET en question.

-    Cour magistral « Couleur, paysage, territoire, perception » : Licence 3 (± 120 étudiants)

-    TD « Couleur, la lumière en morceaux » : Licence 3 (± 15 étudiants

2012-2013 (64h équivalent TD)

-    Cours magistraux « Traduction sensible du paysage » : Master 1 et master 2 (± 30 étudiants)

-    Cour magistral de Perspective conique : Licence 1 (± 120 étudiants)

-    TD de Perspective conique : Licence 1 (± 30 étudiants)

-    TD d’Eclairement : Licence 3 (± 30 étudiants)

2011-2012  (64h équivalent TD)

-    TD d’Eclairement : Licence 2 (± 30 étudiants)

-    TD de Construction : Licence 1 (± 30 étudiants)

-    TD de Morphologie : Licence 1 (± 30 étudiants)

-    TD d’Ensoleillement : Licence 1, 2 et 3 (± 30 étudiants pour chaque année)